Takehiko Sugawara
 
      Né à Tokyo en 1962, Takehiko Sugawara entre à l’Université des beaux-arts Tama de Tokyo en 1989. En 1994, il reçoit la Bourse des Jeunes Talents décernée par la Gotoh Mémorial Fondation. Tout au long de sa carrière, il reçoit plusieurs prix prestigieux parmi lesquels : le Grand Prix de l’Agence pour les affaires culturelles nippones, le Prix Musée Yamatane ainsi que le Grand Prix Nikkei Nihonga. Dès 1991, d’importantes expositions personnelles lui sont consacrées au sein des institutions muséales tels que le Central Art Museum et le Musée Nerima de Tokyo, ou encore le Musée des Beaux-Arts Shirane dans la ville de Yamanashi. De 2005 à 2025, il est professeur à l’Université des Arts et Design de Kyoto.
Héritier d’une longue tradition japonaise, Sugawara maîtrise avec virtuosité les techniques ancestrales du Nihonga, recourant à l’utilisation de matériaux naturels tels que les pigments minéraux, le papier washi ou encore les feuilles d’or et de platine. Si ses œuvres s’inscrivent dans un registre résolument abstrait, elles puisent leur source dans une contemplation attentive de la nature ; Sugawara entreprenant de véritables pèlerinages au cœur de cette dernière. Il saisit sur le vif le frémissement d’un large cèdre, le souffle humide d’une cascade ou la densité d’un cerisier millénaire. Chaque sinuosité du tronc, chaque infime vibration de la lumière sur l’écorce, chaque modulation du vent entre les branches devient matière de mémoire et d’incarnation. Ainsi, son geste recrée moins l’arbre que la force vitale qui l’habite, l’élan tellurique qui l’a façonné. « Peut-être n’ai-je pas seulement recherché les arbres. En vérité, j’ai poursuivi la force vitale même de la Terre », confiait-il. Ses compositions, traversées également par l’alternance des saisons, captent aussi bien le poids silencieux de la neige déposée en manteau, que la fulgurance d’un souffle d’air, ou la lente poussée des racines dans la profondeur des sols.
Dans chacune de ses œuvres, Sugawara fait danser les formes, les meut en dragons invisibles et arbres à la présence éternelle. Sa peinture est un hommage constant à la beauté et à la puissance de la nature alliant la force créatrice des maîtres japonais à une charge spirituelle manifeste.
En 2025, poursuivant la quête exigeante qu’il s’imposait à lui-même, comme à l’ensemble de sa démarche artistique, Sugawara s’aventure au cœur des montagnes de Tsurugi pour se confronter à un nouveau sujet : le grand cèdre de Toyama. C’est au pied de cet arbre qu’il est retrouvé, victime d’une une chute accidentelle.
 
       
       
       
       
       
       
         
         
         
         
         
         
         
         
         
         
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
          