Armand Guillaumin

16 février 1841 (Paris, France) – 26 juin 1927 (Orly, France)

Originaire d’une famille modeste de Moulins, Armand Guillaumin travaille en parallèle de son activité de peintre durant une grande partie de sa vie : dès ses 15 ans, il suit son oncle à Paris pour travailler, avant d’être embauché à la Compagnie du chemin de fer de Paris-Orléans. En 1891, il gagne 100 000 francs à la loterie d’Etat, et décide ainsi de se dédier entièrement à la peinture. Depuis son enfance, Guillaumin s’exerce au dessin et s’inscrit aux cours du soir lors de son arrivée à Paris. En 1860, il fréquente l’Académie Suisse, où il rencontre Cézanne et Pissarro, avec qui il entretient des liens étroits tout au long de sa vie. Ensemble, ils passent de longues journées à peindre sur le motif les paysages de Pontoise, puis les bords de Seine.

A travers la représentation de ces paysages, l’animation des cours d’eau fascine particulièrement l’artiste qui cherche notamment à capter les effets de lumière et de transparence. Ses recherches le conduisent à se rapprocher du groupe impressionniste, dont il devient l’un des premiers et plus fidèles membres. Il expose ses œuvres à la plupart de leurs manifestations, dont le Salon des Refusés. Remarquées par la critique, ses œuvres témoignent d’une expressivité qui anticipe la libération de la couleur du début du XXe siècle. Avant ceux des Fauves, les paysages de Guillaumin se couvrent de tonalités flamboyantes, les tâches d’ombre bleue rivalisant avec l’orange vif des plaines ensoleillées. Cette particularité ne tarde pas à attirer l’attention de Van Gogh et de Gauguin, avec qui l’artiste noue une solide amitié à partir de 1886 ; ainsi qu’avec le jeune Othon Friesz en 1901.

A la fin de sa vie, il se rend fréquemment sur le site de Crozant, où il loue une maison de manière régulière. Ses vues de la Creuse restent encore aujourd’hui parmi des œuvres majeures de l’Ecole de Crozant, dont on attribue souvent à Guillaumin la position de chef de file. Exposées dans de nombreuses collections à travers le monde, ses toiles éclatantes continuent de séduire les visiteurs du MoMA de New York, du Musée d’Orsay, de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, ou encore du Musée du Petit Palais de Genève.