Pierre Bonnard

3 octobre 1867 (Fontenay-aux-Roses ; Seine) – 23 janvier 1947 (Cannet ; Alpes-Maritimes)

Dès son plus jeune âge, celui qui deviendra un artiste majeur à la charnière du XIX et XXe siècles est habité par une obsession de peindre ; qu’il développe tant en milieu urbain à capter la vie moderne qu’en campagne à saisir la tranquillité du jardin familial. Parallèlement à ses études de droit qui le mènent à une brève carrière d’avocat, il fréquente l’Académie Julian. Il y rencontre entre autres Edouard Vuillard et Maurice Denis, avec qui il partage le choc du Talisman de Paul Sérusier en 1888, et s’engage par la suite dans l’aventure nabie. S’inscrivant ainsi parmi les figures fondatrices de ce groupe, Bonnard fait l’expérience de la libération de la couleur d’une manière très personnelle. Tel que subtilement suggéré sous la plume du critique Félix Fénéon, ce « Nabi très japonard » est en effet très réceptif à l’esthétique japonisante des années 1880, en appréciant les points de vue surélevés et les subtilités de la composition des estampes.

Multipliant ses voyages dans les années 1900, le peintre développe un véritable engouement pour la luminosité éclatante du Midi. Sa quête d’un équivalent chromatique à l’intensité de la lumière le conduit à se rapprocher de Claude Monet. La clarté de la touche impressionniste se conjugue alors aux couleurs vives de sa palette au fil de leur rencontre. Il en vient à développer une touche lumineuse et vibrante, pleine de nuances, avec laquelle il dépeint ses intérieurs et jardins avec une quiétude qui semble détachée du temps. Dans cette inépuisable source d’inspiration qu’était le cadre de vie de Bonnard, une silhouette féminine, immuable, surgit inlassablement. C’est celle de sa femme Marthe, qu’il rencontre en 1893.

Son recours à des formes simplifiées, des lignes souples, des motifs sans modelé est très apprécié. Il reçoit d’Alfred Jarry la commande pour le décor de la première d’Ubu Roi au Nouveau Théâtre en 1896 ; Vollard le sollicite pour une édition du recueil Parallèlement de Paul Verlaine, pour lequel il réalise 109 lithographies. Son ingéniosité dans la composition lui attire une grande réputation dans la confection d’affiches, telle que celle imaginée pour France-Champagne en 1891, qui inspire d’ailleurs bon nombre d’artistes parmi Toulouse-Lautrec. Aujourd’hui, plusieurs collections de renommée mondiale abritent ses oeuvres dont le Los Angeles County Museum of Art, le musée Guggenheim à New York, ou encore le Musée d’Orsay à Paris. En 2011, un musée à son nom est également inauguré au Cannet.

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