Raoul Dufy

3 juin 1877 (Le Havre, France) – 23 mars 1953 (Forcalquier, France)

Bien qu’il embrasse l’Impressionnisme, le Fauvisme et le Cubisme, le peintre havrais, génie de la couleur et du dessin, demeure un artiste inclassable. Après un premier apprentissage auprès de Charles Lhuillier au Havre, Dufy entre en 1900 à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, à l’atelier de Léon Bonnat avec son ami Othon Friesz.

Influencé dans un premier temps par la peinture impressionniste du havrais Eugène Boudin, le scandale du Salon d’Automne de 1905 n’échappe cependant pas au jeune peintre, qui prend alors part aux ombres franches et aux couleurs vives des fauves. Cette influence représente seulement quelques courtes années de sa carrière, la rétrospective de Cézanne en 1907 l’attirant vers d’autres recherches. Il part alors à l’Estaque avec son ami Braque pour y peindre les motifs du grand maître aixois ; et explore l’année suivante une nouvelle expression picturale en découvrant le Cubisme cézannien avec Picasso (1908-1910). Bien au fait des grandes découvertes du début du siècle, Dufy développe cependant un style très personnel. De son observation pointue de la vie, il remarque une certaine autonomie de la couleur par rapport à l’objet, notamment dans l’expérience de la perception du mouvement. Cette révélation le mène à dissocier le contour au trait noir de ses formes et couleurs, qui s’étendent en tâches lumineuses sur la toile. Cette esthétique, développée notamment au travers de la technique de l’aquarelle et de la gouache, devient l’empreinte immédiatement identifiable du peintre.

La séduisante gaîté qui émane de chacune de ses toiles lui attire de nombreuses commandes. Sur les conseils d’Apollinaire avec lequel il collabore pour l’illustration de son « Bestiaire » en 1910, il commence à travailler pour la confection de motifs pour tissus, dans laquelle il s’illustre brillamment : en 1911, avec le grand couturier Paul Poiret, puis avec la soierie lyonnaise Blancini-Férier en 1912, ou encore la manufacture de Beauvais en 1931. Il explore également les arts du feu en 1923, travaillant avec le céramiste catalan Artigas. Si les commanditaires séduits par ses toiles rayonnantes ne se comptent plus, il est inévitable de mentionner ce qui constitue son œuvre la plus imposante : une immense peinture de 625m² réalisée pour le Pavillon de l’Electricité de l’Exposition Universelle de 1937. La Fée Electricité reste à ce jour la plus grande peinture au monde. En 1952, sa participation à la 26e Biennale de Venise lui vaut le Grand Prix international de peinture. Il décède l’année suivante.

Ses œuvres sont aujourd’hui rassemblées dans de nombreuses collections à l’échelle internationale tels que le Museum of Modern Art de New York, le Musée d’Orsay, le Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg ; illustrant de fait leur attrait esthétique mais aussi leur importante signification dans l’Histoire de l’art.

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