Léonard Tsuguharu Foujita

27 novembre 1886 (Shinogawamachi, Tokyo) – 29 janvier 1968 (Zurich, Suisse)

En 1900, jeune collégien et déjà émerveillé par la Ville Lumière, Foujita est sélectionné pour l’envoi d’une de ses aquarelles à l’Exposition Universelle de Paris. Diplômé des Beaux-Arts de Tokyo en 1910, il part pour Paris en 1913, où il s’installe à la Cité Falguière à Montparnasse. Baignant dans le foyer avant-gardiste du début du siècle, il côtoie les futurs grands noms que sont Modigliani, Brancusi, Zadkine, ou encore Soutine. Dès son arrivée, il est fasciné par le Cubisme de Picasso. En 1921, il effectue un voyage en Italie où il découvre avec émerveillement l’œuvre de Michel-Ange. Dans un engouement généralisé pour le classicisme auquel retournent nombre d’artistes de l’entre-deux guerre, Foujita accorde une attention nouvelle aux dessins et au volumes jusqu’à trouver son propre style. Riche de cette double influence orientale et occidentale, l’artiste façonne une esthétique éclectique où se conjugue la Renaissance italienne, les avant-gardes parisiennes, et le trait japonisant des peintures à l’encre.

Les années folles représentent l’Age d’or de la peinture de Foujita. La silhouette improbable de ce peintre à la longue frange et aux lunettes rondes, accompagné de Yuki, sa muse et compagne, s’invite à toutes les réunions culturelles et sociales de cette faste époque. En 1922, il fait sensation lors du Salon d’Automne avec son « Nu à la toile de Jouy ». Ce succès est suivi de ses trois premières expositions personnelles, qui le révèlent comme une figure incontournable de l’Ecole de Paris. Loin de renoncer à son japonisme originel, Foujita le cultive comme une originalité et en dégage un style unique, reconnaissable entre tous. Il crée un art moderne et figuratif, aux silhouettes cernées de fins traits à l’encre sur des fonds blanc nacré et lisses qui ne sont pas sans rappeler la peinture sur ivoire.
En 1925, il est fait chevalier de la Légion d’honneur pour son œuvre impressionnante.

Après cette période de réussite importante, des difficultés fiscales l’obligent à quitter la France. S’en suivent des années de voyages entre la France et les Etats-Unis, avant d’être nommé, en 1940, peintre officiel de l’Armée de la Grande Guerre d’Asie par les autorités nippones. A la sortie de la guerre, cette position lui est vivement reprochée par ses amis et pairs japonais. Cela le contraint à revenir en France en 1950 ; marquant le début de cette dernière partie de sa vie où il s’attache à rendre hommage à la nation française. En 1955, il obtient la nationalité française, et quatre ans plus tard il se convertit au catholicisme. Il adopte alors pour prénom Léonard, en hommage à Léonard de Vinci. Entre 1965 et 1966, il se consacre entièrement à sa dernière œuvre, une chapelle qui porte son nom dans la ville de Reims ; où il repose aujourd’hui.

De nos jours, ses œuvres font partie de nombreuses collections muséales de premier plan, tant aux Etats-Unis (Metropolitan Museum of Art, National Gallery of Art de Washington), en Europe (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris), ou encore au Japon (National Museum of Modern Art à Kyoto).

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