Marie Laurencin

31 octobre 1883 – 8 juin 1956 (Paris, France)

C’est contre l’avis de sa mère, qui souhaitait la voir devenir institutrice, que la jeune Marie Laurencin entame des cours de peinture sur porcelaine à Sèvre en 1901, puis de peinture à l’huile à l’Académie Humbert. En 1907, alors qu’elle expose à la galerie Clovis Sagot, elle rencontre Pablo Picasso dont elle découvre avec intérêt les peintures de ses périodes bleue et rose. Par la suite, ce dernier lui présente les artistes du Bateau Lavoir de Montmartre et l’intègre au vivier de l’avant-garde. Elle fait notamment la rencontre de Guillaume Apollinaire pour lequel elle éprouve un amour passionné jusqu’en 1912. Sensible au Fauvisme et au Cubisme, Marie Laurencin simplifie et idéalise les formes pour créer des scènes aux tons pastels où le plus souvent émergent des portraits de jeunes filles à la pose gracieuse. En 1911, le marchand Wilhelm Uhde organise une exposition lors de laquelle il négocie une vente record d’un de ses tableaux, la faisant alors connaître dans le tout Paris et en Allemagne. Peu à peu, elle s’émancipe du Cubisme vers 1913 et décide de se tourner vers une facture plus délicate, nourrie d’une palette fluide et suave. Elle connaît alors un succès grandissant lui valant une apparition aux côtés des expressionnistes dans le magazine Der Sturm, et une première participation à l’Armory Show.

Bien que la Première Guerre mondiale fût une période particulièrement difficile pour l’artiste en raison de son mariage avec un allemand, son retour à Paris en 1921 marque un brillant second volet pour sa carrière. Renouvelant un contrat avec Paul Rosenberg, elle expose aux côtés de Picasso, Braque, Léger, Matisse, et est sollicitée pour de nombreuses commandes. Marie Laurencin, savourant une vie de luxe et de mondanités, devient la portraitiste du Tout-Paris des années folles. De cette position privilégiée, elle côtoie intimement le monde de la musique, et est sollicitée pour la conception de rideaux de scènes, décors et costumes pour les Ballets russes, Les Soirées de Paris d’Etienne de Beaumont, l’Opéra-Comique, ou encore la Comédie française.

Durant les deux dernières décennies de sa vie, la notoriété de Marie Laurencin atteint son paroxysme ; elle se voit ainsi demander la décoration du Salon de l’Ambassadrice en 1925, reçoit la Légion d’Honneur en 1935, et expose au Petit Palais dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1937, où seize de ses tableaux sont fièrement présentés parmi les Maîtres de l’art indépendant.

Appartenant à une époque où les femmes-artistes ont des difficulté à s’imposer face au « génie masculin », Marie Laurencin est dûment rétablie comme figure du milieu de l’art de la première partie du XXe siècle notamment grâce à une biographie de Bertrand Meyer-Stabley et une rétrospective au Musée Marmottan-Monet en 2013. Les œuvres de l’artiste connaissent une admiration toute particulière au Japon, où émerge en 1983, un musée qui lui est entièrement dédié, à Nagano. De nos jours, ses œuvres sont exposées également sur les cimaises du MoMA, de la Tate ou encore du Haggin Museum à Stockton, en Californie.

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